Saturday, February 16, 2008

Ceux qui nous commandent… nous quémandent !

J'ai éteint le moteur après m'être garé dans la station du lavage Ouest du grand Marché, et je descendais de la voiture, pour qu'elle prenne sa douche habituelle, après la tombée de la pluie d'hier,
Ah oui après les tempêtes emportant de la poussière, c'est toujours le beau temps pour les stations du lavage qui pullulent dans la capitale depuis quelques années,
Ces pseudo-stations qui se résument à des serviettes accrochées sur une corde à linge, un trottoir et un type musclé,
Pendant le lavage le type parait trop bavard, il m'a pris la tête avec ses histoires exaspérantes,
Tu sais, me dit-il, la station qui se trouve devant l'église n'est pas mieux que la mienne, ils ont juste une astuce, ces importuns qui viennent de l'étranger pour nous gâter notre pain, comme un groupe ils s'entraident et comme ça ils battent un record en matière de rapidité et pas plus,
alors qu'il caquette, un jeune qui porte son uniforme de militaire est passé devant moi, une scène qui est très habituelle, surtout que de quelque mètres d'ici se trouve une unité spéciale d'escorte présidentielle, mais ce qui n'est pas d'habituel c'était son regard triste et perturbé, il m'a dépassé de quelque pas … puis soudain il s'est tourné et se dirigeait vers moi, je m'suis dis, qu'il devait certainement me confondre avec un coupable qui me ressemblai car j'ai rien fait du mal dans ma vie, et à part quelques opinions anti-sidiocalistes je suis un citoyen exemplaire , mais à ma plus grande surprise il s'est approché et avec un visage timide, et une main qui n'a pas l'habitude d'être tendue pour quémander il m'a fait comprendre qu'il a pris ses vacances, et il n'a pas suffisamment d'argent pour acheter un billet de transport pour repartir chez lui, j'ai sorti de ma poche un billet de couleur verte, il l'a arraché et s'est retourné avant même de me remercier, comme si il voulait éviter à tout prix de me regarder droit dans les yeux, en le voyant s'éloigner j'ai souri de l'étrangeté de la scène, moi qui vomis ce gouvernement des idiots et son parrain de l'ombre, paradoxalement je les ai sauvé d'un éventuel coup de terreur,
Imaginons que ce soldat ne m'a pas croisé et fâché il prend son kalachnikov et son seul savoir-faire c'est tirer…
Depuis que le nouveau régime s'est mis en place, et avec les séquelles de son prédécesseur les seuls travailleurs qui ont connu de la prospérité sont les mendiants et les éditeurs de feuilles de chou – désolé pour le pléonasme -
Devant les banques… les hôpitaux… les feux tricolores, ils sont milliers à tendre leurs mains, finalement j'ai compris pour quoi les flics n'ont pas l'intention de les traquer, car comment peut on en reprocher à ces dénués alors que nos supérieurs se vantent du fait qu'ils ont réussi leur mission de mendicité ETATIQUE au club donneurs/suceurs de Paris,
Mon colonel … Dors sur tes deux oreilles, rien n'a d'importance, rien ne mérite de te réveiller de ton sommeil de plomb, si un militaire tend sa main pitoyablement et de l'autre main il détient son fusil d'assaut, ça n'est qu'un acte isolé et unique
, tout comme l'attentat de LEMGHEITY, ALLEG, ELGHELLAWYA, AMBASSADE D'ISRAEL, qui sont tous des actes… isolés …spontanés …et insignifiants et ne suscitent aucune méditation !
Beaux rêves mon Colonel